Dès
le début de la fabrication en série du Renard R - 31 on tenta de l'équiper
d'un moteur plus puissant que le Rolls-Royce «Kestrel».
C'est ainsi que le R-31 n° 2 fut essayé muni d'un
moteur Lorraine «Pétrel» 500 cv à compresseur (650 cv à 4.500 m).
Le moteur Lorraine posa de sérieux problèmes
en altitude et, après investigations, il fut découvert que le givrage était à
l'origine de ces ennuis. Des modifications furent immédiatement apportées de
façon à réchauffer l'air avant le carburateur mais, suite à cette
disposition, le moteur chauffa anormalement.
Il fut alors décidé d'insérer une nourrice
supplémentaire dans le circuit afin d'augmenter le volume d'eau de
refroidissement. L'espace manquant entre le moteur et son carénage, la tôle
fut découpée pour laisser dépasser le petit réservoir à l'extérieur; ce
détail, bénin en apparence, fut la cause d'une mauvaise indication au cours
d'un vol de mise au point.
En présence des ingénieurs français de la
maison Lorraine, le pilote Charles Rooms décolla le R-31 à circuit d'eau
modifié, et à la fin de la prestation fit un passage à basse altitude quand
il fut brusquement entouré de fumée. Le thermomètre d'eau cafouillait,
battant la breloque entre 0° et 100°.
Charles Rooms revint atterrir et lorsque
Joseph Callebaut, le chef-monteur des Ateliers Renard, ouvrit le
capot-moteur, on constata avec effroi que le carter avait fondu, laissant
entrevoir par endroit l'embiellage et le vilebrequin. La prise de
température, située dans la petite nourrice sortant du capot et partiellement
refroidie par le courant d'air, donnait des indications erronées alors que le
moteur grillait. Le moteur Lorraine fut abandonné.
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